*En construction* [Elfe noir] Erik Icare Falk

C’est l’histoire, d’un gamin sombre. Un enfant lambda, mais qui était très curieux et il apprit rapidement que la curiosité est un vilain défaut et qu’il y a des choses qu’il ne vaut mieux pas savoir ou même dire.
Erik est un Elfe noir qui a grandi dans une famille de Shileniste au sein de Undraeth (le village sombre) avant l'avènement de Trinity.
Son père et sa mère n’étaient pas particulièrement doux ou aimant sauf quand ils lui inculquaient les principes religieux. En gros, famille, amour maternel ou paternel, attention, affection, toutes ces choses normales et quotidiennes, ils ne les connaissaient pas.

Toutefois, quand il priait avec ferveur, il était récompensé par une caresse sur la tête, une petite attention et cela le comblait.

Cet enfant était silencieux, par parce qu'il le souhaitait, on lui avait souvent « demandé » fortement de ne pas faire de bruit, de rester silencieux et à sa place.
Malgré son comportement enjoué et dynamique, il apprit donc à obéir, bien sûr, vous l’aurez compris, il y était contraint.
Quand il n’obéissait pas, ses parents échangés un regard complice et son père allait chercher la cravache ou tout autre outil de réprimande. Comme Erik voulait plaire à ses parents et avoir ne serait ce qu’un compliment ou une attention de leur part, il comprit rapidement qu’il devait obtempérer.
Ce fut au point où ses parents finirent par croire qu’il avait une défaillance, mais rapidement, ils s’en sont désintéressés. Au moins, il était plus obéissant et calme.
Un jour, Erik osa une question :

"Pourquoi doit-on prier la Mère sombre ?"

Cette simple question sonna le glas de sa relation avec ses parents… Il vit le visage de ses géniteurs se figer dans une expression de dégoût.
À partir de cet instant, ils ne lui accordèrent plus aucune attention… Il lui fut juste demandé de rester dans un coin et de ne pas faire de bruit, ce qu’il fit.
Il restait là et suivait ce qu’on lui disait de faire en silence.

"Viens manger ! Va faire un tour dehors ! Va dans ton coin !"

De temps à autre, un membre de leur peuple vint par la suite dans leur résidence, il leur passa diverses décoctions :
« Tu veux être un bon garçon n’est ce pas ? Tu veux retrouver ta place ? »
Bien sûr que l’enfant le voulait même s'il se doutait que ce qu’on lui donnait n’augurait rien de bon…
On lui fit tester divers produits, quand cela arrivait, il était enfermé dans une pièce. Peut-être parce que ses sens étaient en éveil, il entendait ses géniteurs rirent aux éclats, même se moquaient de lui…
Dans cette pièce froide et humide, un filet de lumière passait souvent, c’est à ce moment que le jeune garçon compris qu’il n’y avait pas pire qu’une lueur d’espoir quand on était au fin fond des ténèbres...

Un jour, lors d’une de ses balades imposées, il trouva un ours en peluche dehors.
Abandonné, un œil en moins, vieux, sale et usé.
Avec le temps, il savait qu’il ne devait pas revenir avant deux heures à l’extérieur sous peine de prendre un objet en pleine tête avant qu’on ne lui beugle dessus et qu’on l’enferme.
Il resta un moment à l’observer et à vérifier, plusieurs fois que personne ne vienne. Plusieurs heures, plus que d’habitude, il resta dehors, puis de ses mains tremblantes, prit l’ours et le regarda.

"Tu es tout seul toi aussi ? Alors maintenant, on sera à deux."
Et le jeune enfant le sera contre lui avant de rentrer.

Ce soir-là, ses parents étaient inquiets, ils lui crièrent dessus et demandèrent si tout allait bien. Ils ne l’engueulèrent pas vraiment, ils étaient... Juste inquiet… Il se mit à pleurer et à s’excuser. Ses larmes, qu’il avait retenues depuis si longtemps.
Ses parents lui préparèrent un somptueux repas, Erik craignait, mais osa une question :
« Que fête-t-on...? »
Pendant un court instant, son père et sa mère le regardèrent puis ils sourirent de concert en lui annonçant la future naissance.
Le repas familial fut délicieux et il passa un magnifique moment en famille.
Avec joie, il annonça :
« Je serais un bon grand frère ! Je lui inculquerai tout ce qu’il faut savoir sur la foi de Mère ! »
Les deux parents se regardèrent et éclatèrent de rire, mais ne dirent rien à ce sujet et continuèrent de manger dans cette atmosphère idyllique du point de vue de l’enfant.

Le lendemain, il fut vendu.

Cette scène resta gravée dans sa mémoire, encore aujourd’hui, il se souvient, le sourire de ses parents, son père qui se frottait les mains alors qu’il était dans un coin drogué, au cas où…
Il tendit maladroitement les bras comme pour les appelés et formula difficilement quelques phrases, les larmes ruisselantes sur ses joues :

« Je serai... Sage… Je ferai… Ce qu’on me demande… Papa… Maman... »

Ils se retournèrent vers lui et son paternel se contenta juste de dire :

« C’est un bon prix, au moins, nous pouvons en tirer quelque chose ! »

Son propre sang l’avait trahi, vendu pour quelques sous, il n’avait jamais été qu’un objet inutile pour eux.
Aujourd’hui, il était utile pour la première fois à leurs yeux et de l’une des pires manières possible.

Quand il se réveilla, ce fut par un seau d’eau.

" Debout fainéant ! "

On le tira et l’emmena dans une arène où il fit face à un homme bien plus grand que lui, ce dernier était équipé d’épaulettes et de cestes de fer.
Quant à Erik, on lui jeta une épée courte aux pieds.

Il comprenait la situation, sa tête bouillonnait et il avait du mal à entendre ce que le présentateur disait, il n’avait pas besoin de comprendre pour savoir ce qui se tramait ici.

Où était-il ? Sûrement dans une région sans loi, sûrement loin de chez lui… Allait-il mourir ici aujourd’hui ?

Autant dire que le combat fut vite plié, même s'il avait quelques notions du temps où son père avait quelques espoirs ou le battait, c’était bien insuffisant.
Mais à sa grande surprise, le gladiateur ne le tua pas.

« Ramasse ! » Dit-il avec un grand sourire, après avoir mis un coup de pied dans son arme pour la mettre devant ses yeux.
Il obéit avant de reprendre un coup.

Certains membres du public étaient mécontents, d’autre riaient à gorge déployée, d’autre encore scandaient en liaise de ramasser.

" T'entends pas ! Ramasse putain ! »

Il ne pouvait rien faire qu'obtempérer, il ramassa, se fit frapper, ramassa, se fit frapper, encore, encore, encore et encore….
L’enfer ! Voilà où il se situait. Car c’est cela l’enfer, une répétition.

Il ne mourut pas ce soir-là et on le balança dans sa geôle, en lui jetant un morceau de pain dur, un peu d’eau et une espèce de bol de bouillie écœurante qu’il misera à ingurgiter.

« Sois plus efficace et tu auras mieux. » Lui cracha son geôlier avant de le laisser.
« Ne pas pleurer, ne pas pleurer... » C’est ce qu'Erik se répéta afin de survivre et de ne pas prendre d’autres raclées.

Il chercha du regard son ours, rampa pitoyablement vers lui et enlaça ce qu’il resta de ce dernier… De la cruauté gratuite, rien de plus.

Les jours passèrent ainsi, il se faisait battre à mort régulièrement, petit à petit, il s’habitua à la douleur, à contrôler ses émotions, puis un jour, il changea.

Ce fut à cette époque qu’il commença à s’entraîner aussi bien au maniement de l’énergie ambiante, qu'aux armes, bien sûr, il restait discret sur la première pratique, il ne tenait pas à être muselé encore plus.

Un soir, son ours Teddy refit son apparition.
" Teddy ! "
Il mit la main sur sa bouche, se rappelant qu’il ne devait pas être découvert.

Il était un peu différent, transparent et légèrement plus sombre, mais s’était bien lui. Il était heureux d’avoir une présence avec lui.

Bien sûr, il savait que ce n’était pas le vrai, qu’il l’avait créé, mais il ne s’attarda pas sur ce détail, sûrement avait-il eu besoin d’avoir quelque chose à quoi se raccrocher dans cet enfer.

Le temps passa et d’autres enfants finirent par arriver et une sélection se fit. Pour commencer, chacun eut un combat avec le gladiateur qu’il ne connaissait que trop bien !

Ce qui ne pouvait assez amuser la galerie ou supporter la douleur furent tués puis pour les autres, on les mit par groupe de deux et on passa une arme à chacun.

" Seulement la moitié d’entre vous vivra ! " Disaient-ils avec un sourire.

Ce fut la première fois qu’il tua.

« Quoi, c’est juste cela ? Je ne vois vraiment pas pourquoi on en fait un drame... »
À cet instant, il comprit qu’il avait… Changé et une fois seul dans sa cellule, il pleura en silence… Il ne voulait pas changer, il ne voulait pas s’habituer à cette sensation, mais il ne voulait pas non plus mourir…

Parmi les enfants restant une sélection naturelle se fit aussi. Au fil du temps, les forts marchaient sur les faibles, personne n’osait s’en prendre à lui, car tous savaient qu’il était là depuis plus longtemps, il ne put en outre voir Teddy pendant un certain moment ou du moins s’entraîner à l’appeler de crainte d'être découvert.

Parmi les enfants restant, il y en avait un ou une qui était plus effacé et qui se faisait souvent harceler.

Il ne savait pas vraiment si c’était un garçon ou une fille et peu importait, car ici, le sexe n’avait pas d’importance.

Il se prit d’affection pour cet enfant qui lui rappelait un peu son soit du passé et au fil du temps, ils devinrent amis.

Puis un jour, cet enfant dont il ne se souvient pas le nom, peut être même ne s’étaient-ils jamais échangés leur nom d’ailleurs, lui annonça qu'il ne combattrait pas, qu’il allait être vendu…

Erik savait, son esprit s’était aiguisé avec le temps, il savait ce que ça signifiait, seuls les Dieux savaient ce que lui ferait son propriétaire, il avait une idée de qui c’était, un vieil homme hideux qui était venu les regarder plusieurs fois avec un sourire horrible, un homme qui avait des penchants plus que bizarres.

Il savait que cet homme avait jadis eu des vues sur lui, mais ça avait été refusé, Erik rapportait trop de gain pour être vendu du moins complètement et pour le moment.

Était-ce une vengeance de cet homme après les avoir vues ensemble ? Où s’était-il rabattu sur cet enfant faible pour assouvir ses désirs ?

L’enfant tremblé, il essayait de se convaincre que ça serait mieux qu'ici, il s’excusait même de partir seul… Mais à aucun moment, il ne proposa de parler au futur maître en sa faveur.

Il ou elle aussi savait.
Alors Erik prit une décision, il fit son combat et le soir proposa de dormir ensemble, le rassura, lui sourit, il y mit les formes.

" Ça sera mieux ! Bientôt, tu pourras courir les champs de fleurs, tu pourras enfin voir le soleil se coucher et se lever, d’ici quelques années peut-être t’élèveras tu dans la maison de ton maître et qui sait, tu auras peut-être même une bonne position ?
J’espère que tu penseras à moi à ce moment. "
Lui dit-il avec un sourire radieux.

Son ami lui demanda plusieurs fois si ça irait et il le rassura à maintes reprises.
Pour la première fois, il mentit à la perfection.

Ils savaient ce qui allait arriver tous les deux, malgré tout son amie lui répondit :
« Quand je serais grande, je te ferais sortir d’ici donc tient le coup. »
Puis s’endormit, les larmes aux yeux devant leurs mensonges idylliques.

Enfin, quand son amie s’endormit sur ses genoux, il prit la lame qu’il avait cachée durant son combat et mit fin à ses jours.

« Tu te crois malin hein ! Si tu m'rapportais pas de fric, j’me débarrasserais de toi sur le champ ! Mais bon… En nettoyant le sang sur lui. Ce soir, tu es à lui et si tu te brises mentalement, on aura qu’à dire tant pis. »
Son maître était furieux de même que le propriétaire qui fut moins « tendre » avec Erik pendant un certain moment puis une nouvelle sélection arriva.
Cette fois-ci Erik prit une autre décision et ce jour-là, il fut le seul sélectionné.

" Tu es content petit bâtard ! " Lui dit le propriétaire en le plaquant contre le sol, Erik ne put réprimer un sourire, il voyait les veines du front du « maître » se gonfler sous la colère, mais… Il ne pouvait pas se débarrasser de lui ainsi.

" Je ne peux pas te tuer pour le moment, c’est vrai, ça serait une énorme perte pour moi. Ton p’tit cul me fait gagner trop ! "

Il lui fracasse quelques doigts.

" Mais je peux te donner un handicap pour rendre les combats plus passionnants ! "

Ce fut peu de temps avant que de nouveaux enfants n'arrivèrent qu’il se décida d’agir, il avait été mis à l’écart et avec ce nouvel arrivage, il pourrait bien ne plus être nécessaire.

Son combat était violent comme d’habitude, il prit de nombreux coups et se releva plusieurs fois devant la foule qui jubilait.

Puis quand le gladiateur leva ses bras à un moment, il se tourna vers le public qui l’acclamait, notamment vers une femme qui scandait son nom.

Alors Erik ramassa un morceau de sa lance brisé, sauta sur l’adulte et lui enfonça dans la carotide !
Pendant que le géant se débattait, Erik lui susurra :

« Depuis le temps que tu me défonces, j’ai fini par apprendre quelques trucs. »

Il vit la peur dans le regard de son ennemi, pour la première fois de sa vie, il lut la peur chez quelqu’un qui savait qu’il allait mourir.
Il resserra ses jambes, son étreinte et enfonça de plus belle son arme improvisée.
Le gladiateur essaya bien de se débattre, se jeta au sol pour tenter d’écraser Erik, contre les murs, mais il faiblissait à vue et au bout de peu de temps, il tomba à genoux et succomba.
L’enfant entrant à peine dans l’adolescence, se releva difficilement couvert de sang et observa la foule.
Il y eut un moment de silence dans les tribunes, Erik hurla comme un animal enragé, puis les gens se mirent à rire même celle qui avait encouragé son champion !
Il posa le regard sur feu son adversaire.

" Au final, tu n’étais comme moi, qu’un chien... "